Déplacements vertébraux (2éme partie): l'occlusion dentaire
Novembre 2002- Novembre 2004
Texte: Willi Lliboutry
 

I] QU'EST CE QUI SE PASSE? (NOVEMBRE 2002 - JUIN 2003)

Après plusieurs séances d'ostéopathie, les vertiges se sont atténués, pendant quelques temps puis sont revenus couplés à une fatigue générale, des douleurs (un coup au niveau dorsal, un coup au niveau cervical ou encore au niveau lombaire) et des maux de têtes assez importants qui avaient l'air de s'accumuler au fil des jours. A la mi-Décembre après deux mois sans sport, et un semblant d'amélioration je me suis remis à l'eau tout doucement pour voir si j'étais enfin guéri. Malheureusement, mon enthousiasme fut de courte durée, à chaque fois que j'étais dans la mousse, que je faisais un canard ou qu'une onde passait sous ma planche, les vertiges revenaient au galop. Outre les sessions, où les vertiges étaient plus présents que jamais, les longues périodes de conduites se transformaient très vite en calvaire. Alors j'ai pris mon mal en patience, réduit les sessions (ce qui ne m'a pas empêché de me crevé le tympan (voir article consacré), les longs trajets en voiture, la musculation, les footings, le vélo... En attendant que tout rentre dans l'ordre. Malheureusement, ce fût une succession de quasi-guérison et de périodes noires, durant lesquelles je me sentais pire qu'avant...

Ne sachant plus quoi faire, fin Février (presque 5 mois après cette session tragique), je suis allé voir mon médecin généraliste pour pouvoir passer une autre IRM. Peut-être que cette fois verraient-ils une anomalie quelque part, quelque chose à faire, une opération? N'importe quoi, pourvu que cela ne me pourrisse plus la vie! A chaque séance d'ostéopathie, il fallait tout remettre en place! Que je fasse du sport ou pas, mes vertèbres bougeaient sans arrêt. J'ai encore pris du repos, puis fais des séances de rééducation - musculation (prescrites par les kiné-ostéopathes que j'ai consulté) chez moi tous les jours et aucun résultat sur le long terme. N'ayant pas d'autres choix que d'attendre une fois de plus, j'ai attendu, et encore attendu sans que cela n'arrange mes problèmes. Encore des séances d'ostéopathies, encore des semaines sans faire de sport, pour éviter d'aggraver un quelconque problème... Et un beau jour, après 3 longs mois d'attente on m'annonce un rendez-vous anticipé pour l'IRM... 

II] LA DESCENTE AUX ENFERS: (PRINTEMPS / ÉTÉ 2003)

Toute la colonne vertébrale a été passée au peigne fin et tout cela pour rien?!! Aucun trouble particulier, aucune lésion notable!!! Mais alors j'ai quoi? Tout ce temps passé à attendre, ou à espérer pour rien, sans avoir la certitude que ce rien soit quelque chose? Cependant tout aurait  pu être bien pire, et se terminer sur cette plage du Portugal si les vertiges avaient été plus violents ou si le choc s'était transformé en fracture cervicale. Outre cette chance, 10 mois se sont déjà écoulés et mon état semble empirer de plus en plus. Je continue à avoir des vertiges, mais aussi des bourdonnements bizarres, des maux de têtes et de dos assez sévères, une fatigue continuelle inquiétante, couplé à des réveils brutaux en plein milieu de la nuit avec le coeur qui s'emballe comme si je venais de courir un cent mètres, des pertes de concentration, et une baisse sensible de la vue accompagné d'un voile sur le champ de vision qui s'installe un matin au réveil et ne semble plus vouloir repartir... Toutes les sessions (ou autres sport) s'accompagne de vertiges plus ou moins importants... Mais qu'est-ce qui m'arrive? Faut-il avoir le sourire aux lèvres, en pensant que ce vieux rêve récurrent de devenir un jour un homme poisson est enfin arrivé? Et que cet état est le chemin initiatique de la transformation. Le prix à payer? ou au contraire être plus réaliste et avoir peur. Peur que cet état soit les prémices de quelque chose de vraiment grave...

III] LE PROBLÈME ET LA SOLUTION? (AUTOMNE/HIVER 2003-2004)

Toujours dans le flou, on m'aiguilla vers un podologue-posturologue. Après un an durant lequel personne ne m'avait rien trouvé, ce dernier, après un examen postural me diagnostiqua : 

- sur le plan morphostatique: une torsion du bassin.

- des pieds creux légèrement valgus et asymétriques. 

- une très grande instabilité à l'appui uni-podal.

- un blocage sévère au niveau cervical et dorsal avec phénomènes de wyplash. Le blocage de la charnière cervico-crânienne amène la plupart du temps, un phénomène d'instabilité qui peut aller jusqu'au vertige. Il y a une mauvaise connexion informative des informations podales au niveau des centres nerveux.

- une dysfonction occlusale majeure: avec latéro-déviation à gauche et pathologie sur les deux articulations Temporo Mandibulaires. Ces deux pathologies influencent gravement la physiologie cervico-crânienne et entretiennent le wyplash.

- un dérèglement oculomoteur qui peut être la conséquence du choc au moment de l'accident ou bien d'une décompensation provoquée par le dérèglement occlusal.

Au niveau traitement, la solution résiderait dans le port d'une gouttière (sorte de protège dent en résine) qui permettrait de repositionner la mandibule en réglant la latéro-déviation, et en propulsant cette dernière. Ceci permettrait de traiter les pathologies des ATM et enlever des tensions au niveau du vestibule (dans l'oreille). D'autre part, cette gouttière aurait un pouvoir de décompression autour des cervicales et permettrait à l'ostéopathe de mieux traiter le wyplash. Il faudrait aussi traiter le problème de la synergie oculaire.

Suite à ce rendez-vous, je suis donc allé consulter un dentiste qui me confectionna la gouttière (en prenant la forme de ma dentition inférieure) et ensuite je me suis rendu chez un ophtalmologiste qui confirma ma dioptrie ((vision doublée lié à une absence de convergence) de niveau 6 qui doit être en temps normal de 0) et me prescrivit une quinzaine de séances d'orthoptie pour corriger ses disfonctionnements. Après quoi les choses se sont améliorées, mais pas pour autant résorbées. D'autres consultations: physiothérapeute, neurologue ainsi qu'un Eco doppler (pour voir si l'afflux sanguin au niveau des carotides était suffisant) n' ont rien donné de plus...

IV] L'AMÉLIORATION (PRINTEMPS / ÉTÉ 2004) 

Le port de la gouttière s'effectue toute la journée et toute la nuit, et malheureusement se joue au dixième de millimètre prés. J'ai donc dû à de nombreuses reprises retourner chez le podologue puis chez le dentiste pour des ajustements (et ou des réparations).

 L'occlusion est une pathologie assez complexe qui ne peut pas se résumer en quelques mots. En ce qui me concerne, elle a été "déclenchée" par le "choc" que j'ai subi au Portugal. Cependant ses problèmes seraient survenus quoiqu'il arrive un jour ou l'autre car mon corps était déjà sur un seuil d' "instabilité" (croissance trop rapide, dentition, musculature, ossature...) autant de facteurs qui ont joués en ma défaveur... 

Pour synthétiser; on retiendra que le traitement de l'occlusion se joue sur 4 points:

1) Les appuis: il faut que le corps soit bien équilibré (des semelles orthopédiques peuvent être de rigueur) pour éviter l'appui unipodal. 

2) La mâchoire: il faut que les deux mandibules soient sur un même axe (gouttière) pour éviter les claquements à l'ouverture de la bouche.

3) Les vertèbres: il faut que toutes les vertèbres et le bassin soit "centrés" (séances d'ostéopathie) pour éviter des déplacements permanents.

4) Les yeux: il faut qu'ils arrivent à bien converger (séances d'orthoptie ou lunettes) pour éviter les troubles de la vue.

Une fois ces quatre points résolus, l'occlusion est "maîtrisée" et peut plus ou moins se résorber définitivement selon son importance. Si un de ces quatre points persiste, les problèmes ne disparaissent pas. En ce qui me concernait, les trois premiers points semblaient être quasi-résolus, bien que j'avais encore quelques douleurs au dos, il me fallait continuer les séances d'orthoptie, pour reprendre une "vie normale"...

Quelques semaines plus tard, le médecin du sport qui me suivait, m'orienta vers un manipulateur vertébral de Lyon qui réussit à me soulager de manière plus efficace et durable. Peut-être définitive?... Cette seule visite aurait-elle suffit à résoudre le problème initial? ou le traitement de l'occlusion a permis ce résultat plus satisfaisant? Dois-je continuer à porter cette gouttière? Beaucoup d'interrogations, et de doutes après plus de deux ans de divers traitements et de différentes conclusions de la part des praticiens que j'ai consulté que je ne saurais vous donner une explication plus précise. Quoiqu'il en soit, ces deux articles m'ont permis d'illustrer mon problème et vous permettront peut-être de trouver une solution aux votre.

Willi

POST-SCRIPTUM:

Suite à quelques e-mails (je remercie au passage tous leurs auteurs pour ces remarques très intéressantes sur la 1ére partie), je tiens à apporter quelques précisions :

- En effet, en guise de conclusion, ma dernière phrase a été mal interprétée. J'ai mentionné d'aller voir un ostéopathe après une chute violente (surf, bodyboard, windsurf, accident de voiture.. ); il va de soit que tous les examens préliminaires (consultation par un urgentiste, traumatologue, ou médecin généraliste suivit de radiographies, IRM, ou scanners) doivent être passés en premier lieu. Ne vous précipitez pas chez un ostéopathe à tout va !  Assurez-vous de ne pas avoir de lésions "graves" et si vous ressentez les mêmes symptômes que je décris avoir ressenti alors vous pourrez vous rendre chez ce genre de praticien (ce premier reportage a pour but de vous évitez de perdre du temps et souffrir inutilement comme cela fut mon cas). N'oubliez pas de lui amener vos clichés (radios, IRM ou scanner) tout en décrivant les douleurs et troubles que vous subissez. Cela l'aidera d'autant plus dans son travail.  

- Comme l'entorse, la luxation est la conséquence d'un mouvement forcé d'une articulation. Dans le cas de la luxation, les ligaments peuvent éventuellement se déchirer mais en plus l'articulation est déboîtée. Les déplacements vertébraux, peuvent être considérés comme des luxations à petite échelle, malheureusement les conséquences sur les ligaments peuvent être très mauvaises et nécessiter si cela est possible (vous avez de la chance car la médecine ne cesse de progresser!) une intervention chirurgicale. 

- S'il s'agit d'une fracture sans déplacement (la plupart du temps, les patients perçoivent des fourmillements continuels dans les doigts) une immobilisation prolongée à l'aide d'un collier cervical (minerve), et une rééducation à l'aide d'un kinésithérapeute seront de rigueur. S'il y a déplacement, une intervention chirurgicale peut être nécessaire, avant l'immobilisation cervicale puis une rééducation adaptée, suivie de quelques séances d'ostéopathie s'il y a eu luxation. Souvenez-vous qu'un os fracturé est plus solide qu'avant, une fois qu'il s'est ressoudé.  *

Pour finir quelques conseils:

L'ensemble de la colonne vertébrale représente, le tronc du corps humain.

1- Comme tout arbre, il a besoin de racines solides:Une musculature des cuisses, fesses, mollets et assouplissements des membres inférieurs sont de rigueurs quand des problèmes de dos surviennent.

2- A cela s'ajoute un développement musculaire abdominal prononcé.

3- La musculature du dos doit s'accompagner d'étirements adaptés.

4- Les postures assises, debout et couchées doivent suivre les lignes physiologiques du corps humain (il faut éviter au maximum de dormir sur le ventre, en y préférant une position alitée sur le dos ou les flancs).

5- Tout port de charge lourde, nécessite un gainage abdominal et un appui prononcé sur les membres inférieurs.

6 - Éviter les gestes violents sans échauffement.

 

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