2° colloque surf et littoral: L’intégration du surf dans les politiques d’aménagement et de gestion de l’espace

 Jeudi 8 Juin 2006 à Bordeaux

 Résumé: Willi Lliboutry

 

Informés et invités par e-mail quelques semaines auparavant, Raphaël Certain (Océanographe, maître de conférence à l’Université de Perpignan) et moi-même, avons fait le déplacement. Vers 9h30, nous retrouvons Claire (une amie de Perpignan) qui suit un master II d’aménagement du territoire et du littoral à l’Université de Bordeaux. Pratiquant le surf depuis quelques temps, elle a postulé et obtenu un stage au sein de la F.F.S (Fédération française de surf).  Elle s’est vue confier l’organisation de ce second colloque qui se déroule au siège du Crédit Agricole d’Aquitaine de Bordeaux. Le crédit Agricole, qui va d’ailleurs profiter de l’occasion pour signer un partenariat avec la FFS.

10h20: Le colloque débute sous la direction de Jean-Luc Arassus (Président de la FFS).

10h30 : Olivier Sigaut, enseignant en gestion et politiques publiques de l’environnement à Sciences Po Bordeaux, nous défini la notion de littoral et les différentes lois qui s’y rapportent, puis nous expose les politiques publiques d’aménagement du littoral…

11h : Yves Appriou membre du CDOS (Comité Départemental Olympique et Sportif) de Gironde, nous montre la place des sports de pleine nature (52 en tout sur 42 départements) ainsi que leur rôle au sein du mouvement sportif. Les enjeux internes sont énormes. La création des CDESI (pour les sports de pleine nature) permet de mettre en place des structures, qui seront après consultation, validées et financées par le Conseil Général…

11h30 : Raphaël Certain (Océanographe, maître de conférence à l’Université de Perpignan) nous présente l’intégration de la pratique du surf dans les projets sous-marins par le biais de différentes approches à travers le monde. Tout d’abord, il expose le problème face auquel toutes les communes littorales sont confrontées : l’érosion. Il montre les différentes techniques employées pour pallier à ce phénomène : les brises lames, les ajouts de sable au large, ou encore les récifs artificiels. Pour cette dernière alternative, des résultats concluants sont observables sur un bon nombre de plages australiennes, néo-zélandaises ou encore japonaises et restent plus décevants si on regarde une construction américaine précipitée.

Les récifs artificiels, nécessitent donc une étude préalable approfondie, suivie d’une construction particulière et adaptée. Ils ont plusieurs avantages : ils stoppent le phénomène d’érosion, forment des vagues régulières et permettent de recréer un environnement favorable à l’émancipation d'une biodiversité. Côté Méditerranéen, les enjeux sont tout aussi importants…

En Italie, le surf club de Santa  Marinella près de Rome (Lazio) a réussi à faire voter le financement d’un récif artificiel par la municipalité. Les travaux commenceront dés l’an prochain. Le succès des italiens est déjà au rendez-vous avec un reef artificiel de Ligure. Il ne fait nul doute que plusieurs autres constructions verront le jour dans les années à venir, d’autant plus que le pays est encerclé par les eaux et que le poids du surf y est très important.

En Espagne, l’ACS (Association catalane de surf) a financé une étude néo-zélandaise dans le but de présenter une contre proposition au projet de brises lames visant à « fermer les plages ». C'est-à-dire en rajoutant des brises lames parallèles à la plage, de manière à former un carré avec ceux déjà existant. Un désastre pour les surfeurs locaux qui verraient leurs spots favoris anéantis. A ce jour, la contre proposition a été retenue mais pas encore appliquée. Une affaire à suivre qui pourrait servir de modèle pour les côtes françaises.

12h30 : Nous sommes conviés à un buffet, avant de reprendre en début d’après-midi.

14h15 : Le Directeur du C.A (Marc Fabre) signe le contrat de partenariat avec le président de la FFS (Jean-Luc Arassus). Le but étant de financer la FFS,  en donnant au crédit Agricole une image plus jeune et dynamique qui se rapproche aussi des sports « de vagues » . Développer l’insertion, le suivi des sportifs de haut niveau, le nettoyage des plages, et l’Handisport en seront les principaux objectifs. 

14h30 : Cendrine Templier (Directrice adjointe de Surfrider Foundation Europe), nous fait un état de la pollution des mers et océans, en nous dévoilant les différents enjeux et solutions. Les critères de l’élaboration d’un Pavillon bleu, ne prennent pas en compte tous les critères bactériologiques, et la fréquence des relevés reste aléatoire. C’est la raison pour laquelle Surfrider a dressé une carte des pavillons noirs.

15h15 : Alain Auton, directeur adjoint France Station Nautique vient nous dévoiler comment l’organisation en Station Nautique peut être l’un des vecteurs de l’intégration des pratiques sportives dans le développement d’un territoire.

16h : Carole Fensterbank, chargée de mission, nous enseigne les politiques publiques d’éduction à l’environnement de la FFS au travers d’Ecosurf.

17h : Clôture du colloque. On retiendra que la place prépondérante du surf sur nos côtes, permet de l'intégrer dans les politiques d'aménagement et de gestion de l'espace. Cette intégration est favorisée par une connaissance des lois, appuyée par des organismes comme les CDESI ou France Station Nautique, et soutenue par des études scientifiques rigoureuses.

Willi

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