Trip surf Bouches du Rhône
 Lundi 28 Mai 2007

 (Texte et photo: Willi Lliboutry)

Ancienne cité phocéenne, prisée plus tard par de nombreuses civilisations ; byzantines et gréco-romaines, Marseille a toujours su attirer les foules.

Les romains, fiers d’avoir conquit ce comptoir idéalement placé sur la « Mare Nostrum »  avaient jeté un lingot d’or dans le port, jurant d’abandonner la ville à la seule condition que celui-ci remonte à la surface.

Deux mille ans plus tard, les lingots d’or ne flottent toujours pas, à l’inverse des planches de surf et des bodyboards qui prolifèrent le long du littoral.

 Bénéficiant d’une côte très découpée, permettant d’accueillir plusieurs orientations de houle sur fond rocheux ou sablonneux, les Bouches du Rhône ont découvert les joies du surf dans les années soixante dix.

Avec l’émancipation du windsurf, certains pratiquants ont pu s’adonner aux plaisirs de la glisse dans les vagues les jours où le vent était aux abonnés absents.  

D’autres se sont directement mis au shortboard ou au longboard, s’inspirant de leurs homologues atlantiques ou pacifiques tel l’hawaïen Derick Doerner qui,  lors d’une interview télévisée, déclara avoir surfé non loin de Marseille lorsqu’il était plus jeune.

On n’ira pas jusqu’à comparer les vagues hawaïennes avec les vagues provençales… Quoique…Certains jours …

De toutes façons tout le monde sait qu’il n’y a pas de vagues en Méditerranée !  C’est bien connu !

Curieux point de vue lorsqu’on regarde les chiffres des vingt dernières années, on s’aperçoit que le nombre de « riders » (au sens le plus large du terme) a littéralement explosé.

Alors que font-ils à l’eau ? Ils bronzent ? Ils pêchent ? Ils se reproduisent entre eux ?...

 

Les partisans du « Flat country » méditerranéen, feraient mieux de retourner leur veste et de se pencher plus sérieusement sur les différents sites web du 13 exclusivement consacrés au surf et au bodyboard.

En tête de liste : on retrouve l’incontournable Surf13.com habillement réactualisé par Simon Galamez (toujours présent là où il faut quand il faut), on ne manquera pas au passage Surfer13.com matérialisé par le team Tonga et actualisé par les soins de Guillaume Mallet.

Sans oublier Saussetonthebeach.com aux magnifiques photos et vidéos prises et filmées par Sandrine et Jessica. Sans oublier tous les autres :surf in 13, Speedvibes,  Bodyboarmed, Heyjoesurfsite…

Côté surfshops : ils poussent comme des petits champignons:  ainsi vous pourrez découvrir le Surfshop de la gare et Le Pirate Surfshop sur Sausset les pins.

Color 13, Kulture, Massilia surfshop, ou 587 surf boutic sur Marseille/ Le Boucannier à Martigues...

Côté assos, on retiendra les dynamiques Sardine surf club et Shark & Bodyboard surf club.

 Il y a quelques années…fin 1998 pour être exact, le permis de conduire fraîchement en poche, je profitais des week-ends pour écumer le littoral à la recherche de nouveaux spots.

Après les côtes Héraultaises et Gardoises, j’atterris avec ma vieille R9 sur la corniche saussetoise et m’inscrivis au CBSC (Côte Bleu Surf Club, aujourd’hui disparu) présidé par Olivier Laneyrie et domicilié au surf shop de la gare (géré à l’époque par Ghislaine et Jean-Marie (Mac Millan)).

Internet n’était qu’à ses balbutiements (connection en 48ko/s, forfait 10h pour la modique somme de 200fr (30€) par mois !!!).

Réalisez tout ce que vous avez de nos jours avec le même somme…). Suivre les prévisions météos plusieurs jours à l’avance, n’était pas une chose facile, contrairement à ce que l’on peut faire aujourd’hui, en consultant les modèles météo, surf reports ou scrutant les webcams dans l’espoir d’apercevoir la première ondulation surfable lorsque de la houle est annoncée.

C’est peut être un détail pour vous, mais ça veut dire beaucoup ! Il y a quelques années, il fallait être motivé, pour dormir dans sa voiture en plein hiver et être un brin chanceux pour oser décrocher le jackpot de la houle longue et propre qui permettait de se convaincre de ne pas avoir fait le voyage pour rien.

Maintenant, avec toute cette révolution technologique, on sait presque à partir de quelle heure le vent sera off, la houle optimale…  Il est même possible de téléphoner, filmer, photographier, ou écouter de la musique dans l’eau !!!

Il y a moins de 10 ans tout ceci relevait de la science fiction, aujourd’hui pour une centaine d’euro vous êtes équipé du matériel dernier cri.

L’utilisation des matériaux composites permet d’avoir des palmes, surfs et bodyboards plus légers et performants. L’époque des surfs à une seule dérive tout en bois, pesant plus de vingt kilos, sans leash qui nécessitait de nager après chaque gamelle semble dater de la préhistoire… Et pourtant… ! Les années s’égrènent de façon arithmétique alors que les technologies qui régissent nos sports connaissent une révolution exponentielle.

On est alors en droit de se demander quelles en seront les conséquences dans les années à venir ? Bientôt mettrons-nous un petit moteur sous la planche pour remonter au pic ? Le même pour prendre une vague ? Avec un chauffage de poche incrusté dans la combinaison intégrale ?!!!

A force de faciliter nos sports, finirons nous par surfer uniquement sur le net, comme c’est déjà le cas certains jours ?

Pour l’heure quand on surfe en Méditerranée (et c’est aussi valable pour le reste des mers et océans de la planète), il faut surfer régulièrement (quelque soit les conditions) pour progresser et/ ou s’amuser.

C’est ce que Yoan et moi, nous sommes dit sur la route de ce petit trip surf méditerranéen.

Partis en direction de l’Italie, nous profitons de l’occasion pour nous arrêter surfer dans le coin.

Simon (webmaster du site surf13.com), me confirme par téléphone que les conditions étaient déjà assez consistantes ce matin et que ça à l’air de vouloir monter encore un peu cet après-midi, malgré le vent d’Ouest assez soutenu.

Quelques heures de route plus tard, nous constatons que les vagues sont effectivement au rendez-vous, avec un bon mètre cinquante et plus en série.

Devenu plus ou moins férié, ce Lundi 28 Mai, attire beaucoup de monde sur tous les spots du littoral. Ces dernières années, les choses ont peu changées, on notera cependant le niveau de quelques uns qui frôle l’excellence (notamment en bodyboard).

Après avoir écumés, les spots les plus connus, nous évitons la foule et nous jetons à l’eau sur un spot désert. Des gauches et des droites un peu moins consistantes qu’ailleurs, qui permettent tout de même de faire une bonne session, avant d’enchaîner sur un autre spot à comité restreint.

Quelques heures plus tard, le soleil nous gratifie de ses dernières lueurs pour profiter de l’ultime vague de la journée.

Cet après-midi dédiée aux Bouches du Rhône, fut une très bonne halte à notre périple et l’occasion de revisiter ce département français en bordure de la grande bleue qui reste le plus peuplé et dynamique côté surf et bodyboard.

Demain nous traverserons le Var et les Alpes maritimes qui restent très bien lotis au niveau des vagues lorsque la Méditerranée se décide à générer les bonnes orientations de houles, mais nous aurons l’opportunité d’en reparler plus tard…

 

 

Willi

 

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