Trip surf au pays basque Espagnol

 Octobre 2006

 Texte: Willi Lliboutry / Photos: Willi Lliboutry, Mikel Mota et Ellis.

Les années passent et ne se ressemblent pas! Après une année 2005 décevante côté vagues, 2006 inverse la tendance nous promettant plus de 160 jours de surf d'ici Noël.  L'Été caniculaire de 2003 signe un retour long et marqué, nous faisant presque oublier que l'Automne est aussi une saison à part entière. On dit que la mode suit des cycles qui se répètent à quelques décennies d'intervalles. En est-il de même pour la météo?  Serait-ce le retour de l' "Endless Summer" caractéristique des années 60? 

Bruce Brown a peut-être décidé d'appeler son film ainsi suite à un Été plus long que les autres au milieu des années 60... Un Été qui lui a donné envie de le suivre de pays en pays pour éviter de sortir combinaison, gants, cagoule et chaussons lorsque les températures allaient s'effondrer.

Cette théorie un peu fantaisiste, n'apporterait alors plus aucun crédit "au réchauffement climatique" dont on nous parle à tort et à travers depuis quelques temps.

Seule certitude, Septembre et Octobre sont depuis quelques années, les mois préférés des surfeurs et bodyboardeurs qui veulent profiter des dépressions automnales européennes successives.

Les organisateurs de compétitions mondiales, l'ont aussi bien compris organisant les plus prestigieuses épreuves à cette saison. Le potentiel de la côte basque française n'est plus à prouver, mais il est trop souvent mis en avant au détriment des côtes espagnoles, qui regorgent de trésors cachés.

Motif suffisant, pour que Mikel, Carlos et moi décidions de partir découvrir ou redécouvrir ces vagues le temps d'un week-end prolongé.  Cinq heures de route plus tard, c'est sous un ciel ensoleillé, une houle longue et propre, couplée à un petit vent off-shore que nous atteignons Biarritz et ses environs. Ce malencontreux épisode, nous oblige à retarder notre voyage pour profiter des excellentes conditions sur les spots de replis, avant de reprendre la route de Donostia.

 Après avoir traversés la très jolie ville de San Sebastian, nous finissons par élire domicile au camping de Zarrautz. Niché sur une colline qui surplombe l'océan, on peut profiter d'une vue exceptionnelle sur le spot qui offre des vagues d'excellente qualité. Le coin vaut le détour, mais quand est-il du reste de la région? Pour le savoir, nous devons suivre le littoral espérant trouver d'aussi bonnes conditions sur les pics voisins...

Mikel et Carlos qui connaissent déjà le coin m'emmènent sur des spots insoupçonnées , puis sur d'autres largement plus connus aux noms évocateurs; qui sont pour la plupart synonymes de performances locales lors des grosses houles hivernales.

Du surf en gun en passant par le surf tracté, la côté très découpée regorgent de spots outside qui laissent rêveur ou font froid dans le dos à la vue de ce qui vous attend en cas de mauvaise chute.

Pour ce qui est des conditions du jour, la plupart semblent très accessibles pour les surfeurs méditerranéens que nous sommes, d'autres par contre restent peu engageant sous ce ciel chargé, cette houle consistante et ces rochers pointus à l'entrée et à la sortie de l'eau...

Cette semaine, l'un d'entre eux (largement connu, considéré comme la plus longue gauche d'Europe) est le théâtre d'une étape du circuit WCT.

 

L'ASP (l'association des surfeurs professionnels), n'a pas choisi cet endroit par hasard.  Ce petit village portuaire situé à l'embouchure du Gernika (nom du fleuve et du village voisin, tristement rendu célèbre par la toile de Picasso retraçant les bombardements meurtriers allemands de la seconde guerre mondiale) prend des allures de Fjord Norvégien, où eau douce et salée viennent se mêler créant cette longue gauche à l'insolente perfection.

Comme chaque année, les vagues sont au rendez-vous. Il est ainsi possible d'admirer la fluidité du surf de compétition moderne et la horde de médias, marques et spectateurs que draine un tel événement. Le long de la falaise qui borde le spot, on entend parler un peu de toutes les langues, et on partage un même esprit celui des vagues et du surf.

Il ne faut pas oublier que le surf, ne s'arrête pas à la compétition et c'est là l'un des avantages des sports de glisse. Loin des contests et du surf business, se retrouve l'esprit du voyage et de la vie simple, avec lequel on surfe avec plaisir, humilité et convivialité.

Le lendemain, sur un parking du littoral, nous croisons le camion ou plutôt le "domicile " d'un vieux baroudeur du 66 ( inconnu au bataillon). Nous n'avons pas eu l'occasion de le côtoyer, hormis ses chiens, le véhicule était désert... Peut être aurions-nous eu la chance de croiser au pic le plus ancien des surfeurs catalans. Peut-être m'aurait-il plus éclairé sur les origines flous du surf sang et or. Qui sait...?

Assez intrigués, cela ne nous as pas empêchés de continuer notre périple vers l'Ouest et de découvrir d'autres vagues typiques de cette partie de l'Europe. Loin de la foule, sur des spots isolés, que ce soit au milieu des fôrets de pins ou face à de petits îlots, il y a de quoi surfer. Du longboard, en passant par le shortboard ou le bodyboard, tous ; de quelque nationalité qu'ils soient, surfent avec plaisir.

Arrivés aux portes des côtes cantabriques, nous devons rebrousser chemin. Le temps que nous avions à consacrer à l'Euskadi espagnol touche malheureusement à sa fin. Fort de ses racines, sa culture, sa langue et son littoral , cette côte basque est un excellent complément (et / ou une excellente alternative) à sa jumelle française, à celui qui prendra le temps de la découvrir...

 

Willi

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