Trip surf en Sardegna: L'île d'Ichnusa
 Du 23 au 28 Mars 2008
 Texte et photos: Willi Lliboutry

 

Deuxième île de Méditerranée après la Sicile, la Sardaigne (Sardegna en italien ou Sardinna en sarde) est une région italienne à part entière depuis le 28 Février 1948.

Elle est divisée en huit provinces (Cagliari « le chef lieu », Nuoro, Oristano, Sassari, Olbia-Tempio, Medio Campidano, Carbonia-Iglesias et Ogliastra) qui accueillent plus de 1,65 millions d’habitants.

On y parle l’italien bien sûr, mais aussi le sarde et beaucoup plus surprenant lorsqu’on se rend au NW de l’île dans la vieille ville d’Alghero ; le catalan.

Plus au Sud, sur l’île de San Pietro et sur celle de San’t antioco un vieux dialecque issue de l’île tunisienne de Tabarca subsiste : Le Tabarchino.

Comme de nombreuses îles méditerranéennes, elle fut souvent convoitée autant pour ses richesses, que par sa position stratégique sur la « Mare Nostrum ».

 

 

- Chapitre I° : De l’empreinte vers l’Hawaï méditerranéen :

L’île d’Ichnusa «  l’empreinte » (du fait de sa forme en empreinte de pas) comme la surnommaient les grecs, a toujours eu un passé assez mouvementé. Les premières traces humaines remontent au paléolithique inférieur (120 000 ans av. J-C), des peuples venus d’Europe ont atterri sur l’île alors qu’elle ne faisait encore qu’un seul et même bloc avec la Corse. Les premières traces de civilisations, remontent quant à elle vers 6000 av J-C avec des hommes venus d’Afrique du Nord. A la fin de l’âge de Fer (500 av J-C), la civilisation sarde acquiert une identité propre, un développement culturel important, et des constructions étonnantes qui demeurent et pullulent (près de 7000) sur l’île encore de nos jours : les nuraghi.

Au XIV°s, les catalans s’emparent de ce territoire stratégique sur la Méditerranée, avant de la céder en 1718 par le traité de Londres aux états de Savoie. Le 28 Févier 1948, elle obtient le statut de région autonome d'Italie. De nos jours, l'île connaît des difficultés à se développer économiquement, surtout en comparaison avec l'Italie du nord, mais a su tirer son épingle du jeux en développement un tourisme de masse.

L'origine du symbole sarde n'est pas bien définie, mais on retrouve sa trace historique attestée en 1281. On doit noter son analogie avec celui de la Corse voisine.

 Plusieurs faits historiques peuvent peut-être l’expliquer. Les têtes de maures représenteraient les vaincus, et sont au nombre de quatre en référence aux régions sardes. Mais le fait historique le plus explicatif du symbole, serait celui de 1096, lorsque le roi Pierre Ier d'Aragon vainquit les maures lors de la bataille d'Alcoraz.

Il expliqua cette victoire sur les quatre rois arabes tués sur le champ de bataille, par le concours providentiel de saint Georges (dont la bannière est une croix rouge sur fond blanc). D'ailleurs, d'anciennes représentations montrent parfois quatre têtes couronnées.C'est le 5 juillet 1952 que l'emblème devient par décret, le symbole officiel de la Sardaigne. Et la Loi régionale du 15 avril 1999, a soulevé le bandeau sur le front des maures (au lieu des yeux), pour des raisons diplomatiques.

Depuis la création de notre club, l’ABSC (l’association des bodyboardeurs et surfeurs catalans), nous tentons d’organiser des week-ends ou « trips surf » entre membres selon les disponibilités et les budgets de chacun.

En regardant les statistiques de ce début d’année, nous constatons que le mois de Février a accueilli beaucoup trop de conditions de secteur SSE pour la saison et donc par un soucis d’équilibre  « Dame Nature » devrait apporter en Mars son lot de flux de secteur WNW et NNW favorables à l’Est du bassin. Nous décidons de retenir la période du 23 au 28 Mars pour une excursion sarde en espérant que les conditions soient au rendez-vous . Très ventée, ouverte à toutes les dépressions et direction de houle, l’île est devenue, la destination surf méditerranéenne la plus prisée.

 De renommé internationale, il n’est pas rare de croiser des surfeurs venus du monde entier. En 2005, l’américain Jeff Hackman et l’hawaïen Dave Kalama, interviewés (lors da la tournée Quiksilver par Amil du site sangiovanysurfgang), avoués être venus plusieurs fois, et comparés les excellents jours de surf d’un spot sarde avec les jolies conditions hawaïennes. Voici « L’interview »

Bodyboardeurs, surfeurs, kitesurfeurs ou windsurfeurs tout le monde y trouve son bonheur. Il y a plusieurs clubs, une école et de nombreux sites internet dédiés au surf et bodyboard insulaire, que je vous invite à visiter (dans la rubrique « liens » du site).

Les obligations de tout à chacun, n’ont pas permis à beaucoup de licenciés de prolonger ce long week-end Pascal. Seuls, David et moi nous retrouvons aux portes de l’aéroport de Gerona. Chargés comme des mulets avec la housse de planches qui pèse un âne mort, nous réussissons tant bien que mal à embarquer.

 

Chapitre II : Tempête sur L’île de beauté italienne

Le vol est assez violent, avec des rafales de vent à plus de 120km/h qui nous contraignent à garder nos ceintures bouclées tout au long du trajet pour un tour de « Space Mountain » grandeur nature. Le prix du billet défie toute concurrence, cette attraction gratuite est-elle un cadeau supplémentaire ou devons nous nous inquiéter ? Entre deux trous d’air, le co-pilote nous annonce une température de 6°c au sol… !?

Après un atterrissage des plus perturbé, nous constatons une fois sur le tarmac, qu’il fait même un peu plus froid. Sommes-nous bien en Sardaigne ? Le vent nous a peut-être déporté dans les Alpes ?...où sont passés les températures estivales de ces derniers jours ?

Nous récupérons notre voiture de location, démontons les sièges, entassons le matériel du mieux possible, et trouvons un endroit calme pour dormir. Le lendemain matin, après une horrible nuit, sans cesse réveillés par les allés et venus incessant de voitures, couplé à un vent violent qui a secoué notre caravane de fortune comme un vulgaire prunier, nous nous levons fatigués et courbaturés.  Nous plions les affaires et nous dirigeons vers le spot le plus proche.

 La houle semi-longue, hachée par un fort vent on-shore, nous contraint à chercher une plage à l’abri. Au détour de la route côtière, nous apercevons plusieurs vagues susceptibles d’être surfées, dont une qui nous laisse l’eau à la bouche, ou plutôt les glaçons au bord des lèvres, avec de la grêle qui se met à tomber !!!

Il est sept heures du matin, nous avons le ventre vide, il fait froid, et se mettre à l’eau de suite n’est pas d’actualité. Nous délaissons cette jolie crique, pour une éventuelle future session, et passons notre chemin à la recherche d’une épicerie ouverte. 

Nous trouvons finalement de quoi manger, et découvrons avec joie, les vagues les plus connues de l’île.

Sur l’une d’entre elle, bien à l’abri du vent, un longboardeur s’essaye avec brio à rentrer quelques figures « new school » dans un joli 50 à 70cm.

Plus loin, sur les spots plus exposés, quelques windsurfeurs s’adonnent à cœur joie de frapper la lèvre de vagues à hauteur de mat.

 

 Il est bien dommage que le vent soit de la partie, les vagues sur ces fonds rocheux sont des plus significatives. On comprend très vite, le potentiel de cette partie de l'île que nous nous jurons de tester, dès qu'il le sera possible.

Pour l'heure, tout le monde cours à son véhicule pour se mettre à l'abri d'une pluie diluvienne venue de l'Ouest.D’après un florentin d’une quarantaine d’années, que nous rencontrons sur le parking, la houle est à la hausse, promettant un bon surf dans la journée. Il profite de l’occasion pour nous narrer son extraordinaire session sur le sud de l’île avant de nous donner rendez-vous à l’eau dans l’après-midi.

De notre côté, en touristes intrigués que nous sommes, nous tentons notre chance en longeant la route du bord de mer. Vingt minutes plus tard, nous traversons le village d’Amil et Ally webmasters du très célèbre Sangiovannysurfgang.net (un site de surf sur lequel on trouve de magnifiques photos de l’île).

Nous n’aurons malheureusement pas l’opportunité de les rencontrer. Mais nous avons en revanche la joie de profiter d'une petite éclaircie qui nous gratifie des magnifiques couleurs des paysages qui font la réputation de la Sardaigne.

Plus vers l’Ouest, les falaises de calcaire roux nous mènent sur un site archéologique, d’où l’on peut admirer les ruines de ce qui fut jadis, une cité Phénicienne..

Nous entamons alors une petite randonnée à la recherche d’autres éventuels spots. La beauté des paysages reste au dessus de ce à quoi nous aurions pu nous attendre. 

Ce cap en est un très bon exemple, il offre un contraste saisissant entre une mer déchaînée d’un côté et des eaux d’un calme olympien de l’autre.

Nous avons là un condensé des deux facettes de notre Méditerranée. Les phéniciens de l’ancien temps succédaient par les carthaginois puis par les romains, ne se sont pas trompés en choisissant de construire une ville en ce lieu, profitant de ce somptueux port naturel d’où l’on peut faire face aussi bien à l’ennemi humain que marin.

En début d’après midi, de retour sur nos pas, nous assistons à un va et vient incessant de véhicules de toutes sortes.

De la petite Fiat au gros camping-car, tout le monde vient checker le spot.  Très rapidement, une dizaine de personnes se met à l’eau sur ce pic droite, gauche qui continue de monter.

Trop fatigués pour surfer quoi que ce soit avec ce froid, il est tant pour nous de faire une petite sieste avant de profiter de notre première session sarde.

Deux heures plus tard, un joli mètre à un mètre vingt vient mourir sur le rivage. Longues droites ou rapides gauches, il suffit de choisir. Le vent side-shore reste cependant assez fort nécessitant une bonne rame ou une grande planche pour pouvoir shooter les plus belles vagues.

Un fish épais, tel que celui que surfe le florentin que l’on reconnaît à peine sous sa grosse cagoule, est tout aussi adapté. De notre côté, nous nous échangeons tour à tour le shortboard et le longboard pour que chacun puisse en profiter au mieux.

Deux bonnes heures de surf, jusqu’à la tombée de la nuit, finissent de nous mettre K.O. Nous sortons de l’eau et filons nous mettre à l’abri dans un bar-restaurant qui fait face au spot.

Plusieurs locaux sont eux aussi venus se réchauffer dans ce lieu convivial. La structure en bois équipée de poêles à l’ancienne, aux murs ornés de photos des plus belles et grosses sessions du coin, sont joliment exposées.

On retrouve aussi quelques t-shirts du club local et des vêtements de surf à la vente. Italie ou Sardaigne, même combat, ici c’est spaghetti ou pizze party.

Les plus curieux n’hésiteront pas à goûter les spécialités locales comme les « antipasti » (un assortiment d’entrées), la « Bottarga » (qui n’est pas la moutarde italienne comme nous aurions pu l’imaginer, mais le "caviar local" composé d’œufs de mulet séchés puis fumés) ou encore les innombrables viandes et poissons grillés comme le « Porceddu » (cochon de lait grillé).

Rien de tel pour récupérer des forces, passer une bonne nuit le ventre plein et on l’espère, un sommeil réparateur.

 

Chapitre III : Surf au milieu des espaces naturels protégés

 Le lendemain matin, le soleil fait son apparition, les températures s’imposent plus clémentes avec un vent modéré qui a bien faiblit.

La tempête se calme peu à peu.

Le spot de repli d’hier fonctionne toujours mais les séries avoisinent péniblement les 50cm, par contre les criques plus exposées commencent à fonctionner de manière très intéressante.

Il y a même de très jolis « points break » qui nécessitent un peu moins de vent, pour que la houle s’enroule de manière plus optimale.

Il est encore très tôt, nous avons largement le temps de continuer notre visite de l'île, pendant que le NW faiblisse.

Nous entamons une randonnée le long des chemins de terres qui nous mènent de falaises en falaises.

 

Sur l’une d’elle, de curieux rochers érodés par le temps dessinent une silhouette féminine scrutant l’horizon. Les légendes sardes racontées à travers « le contos de fuchile » (les récits du foyer), parlent souvent de rochers à l’aspect mystérieux qui ont une connotation magique. Serions-nous face à l’entité gardienne d’écume ou peut être à Vénus déesse de la beauté qui surveille son île?

Outre l’aspect mystique, les autorités ont su préserver et développer leur patrimoine naturel en évitant de laisser s’implanter des constructions anarchiques qui pullulent sur notre littoral français. Il existe des parcs régionaux et nationaux, des aires maritimes protégées, où la faune et la flore semblent avoir signés un pacte écologique «  ad vitam eternam ».

On retrouve plusieurs espèces de fleurs tels des orchidées sauvages qui donnent un caractère tropical à l’île, de nombreuses espèces d’oiseaux et plus curieusement des mammifères marins.

Des bêtes au pelage brunâtre et au ventre blanc que l'on nomme: les phoques moines (plus connus sous le nom latin de « Monachus albiventer »). Nous sommes d’ailleurs dans leur zone de prédilection. Il y a quelques années, ces phoques méditerranéens à la forte population, étaient chassés pour leur fourrure. 

Leurs boyaux quant à eux étaient broyés car on pensait à l'époque que leur mixture avait des vertus médicinales. Depuis quelques années, pour éviter le massacre, et par la même l'extinction de la race, le WWF (World Wild Fund for Nature) veille à leur repopulation. Ainsi d’ici peu, il sera possible de partager (ou de se faire taxer) une vague par un de ces mammifères moustachus friands de poissons frais.

Pour l'heure, nous prenons le chemin du retour, et croisons un camion immatriculé dans l’Isère (38). Trois windsurfeurs français en quête de navigation sarde, nous indiquent sur une carte un village abrité à 30km vers le sud, susceptible de répondre à nos attentes de vagues.

Ici, la houle est déjà très bien formée sur ce fond rocheux. Cependant, le fait qu’aucun local ne se mette à l’eau, doit cacher quelque chose…

Ça doit monter ? Il y a une grosse dalle qui se découvre en milieu de vague ? ou peut être un requin blanc qu'il n'est pas rare de croiser au larges des côtes a été aperçu ?!!!

Beaucoup d’interrogations auxquelles nos homologues français n’ont eux aussi pas de réponse.

Quoiqu’il en soit cette droite très réputée ici, déroule déjà très bien, cet après-midi peut être que les conditions n’en seront que meilleures… 

Nous souhaitons un bon voyage aux trois véliplanchistes, et prenons la route en direction du Sud.

Toujours aussi sinueuse, l'asphalte nous permet de découvrir des paysages somptueux où une végétation luxuriante cède la place à d’insoupçonnables dunes sahariennes face à une eau cristalline aux reflets bleu verts.

Nous sommes au centre de la "Costa Verde".

Comme sur le reste de la côte, des vagues de 1m à 1m50 offre de quoi largement surfer, malheureusement le vent n’est toujours pas bien orienté et le courrant latéral assez puissant.

Un peu de vent off, et nous aurions pu tourner le troisième volet du célèbre "Endless Summer "! On ne peut pas tout avoir du premier coup, ce qui nous incitera peut-être à revenir un de ces jours.

Nous profitons du soleil, pour faire une soigneuse visite des environs et déguster un repas bien mérité.

En début d'après-midi, nous rebroussons chemin en direction du Nord.

Sur les spots de ce matin, une quinzaine de personne s'est mis à l'eau sur des déferlantes à hauteur de tête. La droite de ce matin, quant à elle déroule toujours aussi bien, et une poignée de local se fait un plaisir de prendre quelques séries.

 Ce n'est pas les meilleures conditions pour qu'elle fonctionne de manière optimale, et il y a bien une dalle qui se découvre en milieu de vague!

Une section dont on ne se soucie plus lorsque c'est gros. La vague change de stature et peut vous faire oublier que vous surfer en Méditerranée. 

Nous nous mettons à l'eau et croisons une fois de plus notre ami florentin qui surfe avec ses deux fils.  Les conditions sont bonnes, mais à la baisse nous en profitons donc un maximum  jusqu’à la nuit tombée.

Les prévisions pour demain sont encore optimistes, tachons de nous trouver au meilleur endroit, au meilleur moment...

 

Chapitre IV : Surf et curiosités

Au l’aube du troisième jour, le vent est complètement tombé. La houle plus propre, ne déferle pas de façon optimale sur les spots que nous avons testés la veille.

Après un petit déjeuner tardif, nous retournons sur un spot aperçu le premier jour. Les conditions sont propres et rangées, cependant il y a l’air d’avoir encore un peu trop de jus.

Nous marchons, dans le village et apercevons une curiosité sarde où la nature semble avoir bénie ce lieu. Au milieu d’une petite falaise de calcaire, l’érosion a creusée une arche dans laquelle s’engouffre les remous de houle sur les rochers, créant une nouvelle onde propre est lisse qu’il est possible de surfer !

Qu’avons-nous fait le premier jour ?! Pourquoi n’avons-nous pas eu l’idée de fouiller les recoins de ce charmant petit village. ? Lors de la tempête nous aurions pu avoir une vague plus grosse à surfer.

Aujourd’hui il n’y a qu’une petite vague de 50cm en série, mais le spectacle et la beauté du site vaut largement le détour.

 

Nous finissons de visiter les alentours à l’éventuelle rencontre d’une autre spot à surfer avant de manger. Dans une rue du village, certains panneaux de signalisation sont des plus bizarres. Au premier abord, on pourrait penser que les agents de la DDE locale les aient délibérément installés. Mais on en déduit très vite que les jeunes du coin, ont laissé libre cours à leur imagination, afin d’imposer leur propre code de conduite...

En début d’après-midi, trois surfeurs se jettent à l’eau. Il s’agit du florentin (encore lui !) et de ses deux enfants.

 Venu en camping-car familial pour surfer l’île qu’il connaît par coeur, c’est toujours un plaisir de le croiser.

Peut être sponsorisé par O’neill, au vu des innombrables combinaisons qu’il possède.

Il n’a pas négligé sa collection de surf en tout genre installée sur la partie arrière de sa maison roulante qui offre un éventail de possibilité quant aux conditions rencontrées.

Pendant que papa surfe avec les fistons, maman prend des photos du haut de la falaise avec un téléobjectif qui ferait pâlir n’importe quel photographe professionnel.

Il fait beau, il fait chaud ça sent bon le sable chaud, et surtout l’avancée rocheuse en forme de baleine ou sous-marin (à vous de choisir) est magnifique. Beaucoup de sardes ont fait le déplacement pour venir surfer cette longue droite très connue et appréciée. Il y a 1m à 1m20, tellement long, que plus d'une fois les cuisses vous brûlent en fin de vagues.

Un longboard, de bons placements outside suivis, d’une série de cutbacks bien négociés et vous voilà parti sur plus de 300m !!!

Les sardes à la hauteur de leurs cousins italiens sont toujours les premiers à déconner, rendant l’ambiance des plus sympathique. En fin d’après midi, je me retrouve seul à l’eau, profitant de ces longues droites lissées par un petit vent off shore.

 David quant à lui semble s’être fait de nouveaux amis autochtones qui l’invitent à fumer un « calumet de la paix », enfin…quelque chose qui s’en rapproche. Je sors de l’eau tant bien que mal, les pieds en sang à vouloir marcher sur ces rochers saillants. C’est peut être plus pour ça que les grecs ont baptisé l’île « l’empreinte »...? La mienne restera de façon éphémère, tandis que la cicatrice qui en découlera me rappellera ces quelques jours sur l'île.

Dans chaque trip surf, il y a toujours un moment que l’on apprécie plus particulièrement que les autres. Pour celui-ci, je crois que c’est le sentiment du devoir accompli d’avoir surfer la côte sarde qui nous gratifie de l’un de ses plus beaux aspects tandis que le soleil s’enfonce dans la mer.  

Fidèles à notre habitude, nous installons le break en hôtel 3 étoiles. Je me souviens encore de la tête du loueur de voiture lorsque nous sommes arrivés.

C’est sûr qu'en voyant la housse de 10 pieds bombée par deux planches, les combinaisons, les serviettes et la mousse de renfort que nous avons ajoutée, il doit encore se demander comment on s’en est sorti pour la mettre à l’intérieur. Il est loin d’imaginer qu’on y dort aussi...

 

Chapitre 5 : Sur la route de la côte Nord

Toutes les bonnes choses ont une fin. Et c’est déjà notre dernier jour sur l’île. Il n’y a pas autant de houle que la veille sur la côte Ouest, pourquoi n'irions-nous pas voir la côte Nord.

La route sinueuse qui longe le littoral, qui nous a menée jusqu’ici est fatigante. Nous décidons de couper par les terres, ce qui nous permet de découvrir la Sardaigne profonde et rurale où l’on peut trouver des maisons ornées de peintures qui retracent les coutumes sardes.

L'île compte plusieurs milliers de peintures murales (prononcer "Mouraless"). Cet art populaire s'étale sur les murs, mais aussi sur les rochers. Elles véhiculent assez souvent un message politique (actuel ou historique) ou citoyen, comme par exemple sur l’hygiène à l'initiative des collectivités locales. Elles seraient apparues au début des années 70 à San Sperate sur idée venue du Mexique.

Après deux heures de routes, nous atteignons la côte Nord, que nous nous empressons de longer. La houle est là avec des vagues d’un mètre et plus en séries, malheureusement pour nous le vent de NW modéré est lui aussi de la partie.

Les kitesurfeurs et Windsurfeurs sont très nombreux profitant des conditions de navigation idéales.

Pour notre part, nous avons trouvé des très jolies plages, mais malheureusement pas assez protégées du vent pour accueillir une houle propre et rangée.  Une dernière randonnée le long des chemins de terre, nous permet de découvrir d’autres paysages qui ont su échapper au béton.  L'heure tourne, et il est déjà temps de regagner l’aéroport. Notre escapade sarde touche à sa fin.

Ce que nous pouvons retenir de ses quatre jours, c’est que la réputation qui est faites à la Sardaigne en tous points de vue n’est pas à démentir, et ceux qui en doutaient peuvent sans crainte, venir la découvrir.

Willi